Dans ce monde hyper connecté dans lequel nous vivons et où le virtuel et le dématérialisé prennent de plus en plus de place, certains mots, certaines expressions nous reviennent aux oreilles de plus en plus souvent. Les NFTs en font partie.

Cependant, à force d’entendre ces termes, on en vient parfois à ne plus oser demander leur signification. Peut-être faîtes-vous partie de ces personnes qui ne savent pas et n’osent plus. Nous allons tenter ici de vous expliquer simplement ce que sont ces fameux NFTs.

Entrons ensembles dans ce monde dématérialisé où l’unique s’achète parfois à prix d’or.

Les NFTs, de quoi parle-t-on ?

NFT, ou nifties pour les intimes, est un acronyme anglais qui veut dire Non Fongible Token et que l’on peut traduire par jeton non fongible.

Lancés en 2014, ces objets numériques à collectionner peuvent prendre n’importe quelle forme (une œuvre, un objet quelconque, des équipements pour les personnages de jeux vidéo, un tweet en particulier d’une célébrité…) et se vendre parfois plusieurs millions de dollars (le record de l’œuvre qui s’est vendue le plus cher revenant à l’artiste Beeple avec « Everydays : the first 5000 days », vendue à 69,3 millions de dollars lors de la vente aux enchères chez Christie’s). 

Et les Nfts ont le vent en poupe ! En 2018, la valeur de l’ensemble des transactions relatives aux NFT était proche de 41 millions de dollars. À la fin de 2020, ce chiffre était passé à 338 millions de dollars. En juillet 2021, la valeur de toutes les ventes de NFT a dépassé les 2,5 milliards de dollars pour l’année. Si ce marché continue sur sa lancée, il ne faudra pas longtemps pour qu’il se mesure en dizaines de milliards de dollars. 

Le fait qu’un NFT soit non fongible signifie donc qu’il ne peut pas être remplacé, substitué. Alors, oui, contrairement à une peinture sur toile, à un livre ancien ou à une petite voiture, nous ne pouvons pas toucher ces objets, les tenir entre nos mains, les sentir ou les accrocher au mur. Je vous l’accorde. Et je sais ce que vous vous dîtes : si ces NFTs sont dématérialisés, comment savoir à qui ils appartiennent ? On vous explique ça tout de suite.

Qu’achète-t-on exactement lorsqu’on devient propriétaire d’un NFT ?

Concrètement, un NFT est une licence d’utilisation vendue sous forme de “jeton” numérique.

L’acquisition de cette licence signifie que l’acheteur a le droit de visionner l’œuvre en privé comme en public et de l’exploiter, sous certaines conditions précisées par la licence. S’il le souhaite, il peut faire payer ceux qui veulent voir l’œuvre qu’il a acquise par exemple.

En fait, vous devenez le propriétaire exclusif d’un actif numérique.

Ce qui signifie que, contrairement à un objet réel que vous achetez et rangez dans une pièce fermée à double tour, tout le monde peut quand même continuer de voir le NFT (œuvre d’art, même, tweet, etc…) que vous avez acheté.

Tout actif numérique peut devenir un NFT. Depuis la mise en circulation des NFT, on a vu se vendre :

  • des œuvres d’art
  • des tweets 
  • des GIF
  • des chansons
  • des achats dans des jeux vidéo
  • des essais
  • des noms de domaine

Du point de vue technique, le support de cette licence est un jeton inscrit dans un registre partagé, une blockchain.
Une blockchain (ou chaine de blocs) est une base de données distribuée qui gère une liste d’enregistrements protégés contre la falsification ou la modification par les nœuds de stockage ; c’est donc un registre distribué et sécurisé.
Un NFT peut être enregistré et échangé tout comme un Ethereum (la deuxième cryptomonnaie derrière le Bitcoin).
La plateforme Tezos propose aussi l’hébergement de ces jetons qui représentent un droit d’usage des œuvres numériques. 

Les NFTs représentent une véritable révolution dans le monde de l’art.

Toute création numérique peut désormais être identifiée et reconnue comme une œuvre unique, prenant alors immédiatement de la valeur, comme tout ce qui est unique. 

En fait, les œuvres numériques étant potentiellement duplicables, les transformer en NFT permet de les certifier comme étant les œuvres originales. 

Les NFTs sont-ils une crypto-monnaie ?

Tout d’abord, il faut savoir que les NFTs ne sont pas des crypto-monnaies même si leurs transactions s’effectuent le plus souvent dans cette “devise” (bitcoin, Ethereum, etc.).
Ce qui différencie les crypto-monnaies et les NFTs est le fait que ces premières soient fongibles.

En effet, si vous échangez un bitcoin contre un autre bitcoin, celui-ci aura toujours là même valeur, comme lorsque vous échangez un billet de 10 euros contre un autre billet de 10 euros. En revanche, puisque les NFTs sont uniques, ils n’ont pas de valeur équivalente et sont soumis à la loi du marché (comme la vente d’œuvre d’art dans le monde réel par exemple).

Pourquoi vouloir acheter des NFTs ?

L’univers des jetons non fongibles est aussi fascinant qu’étrange et il existe de ce fait plusieurs raisons de se lancer et d’investir dedans.

Voici les plus importantes :

  • La rareté : bien souvent, lorsqu’une chose est rare, unique, elle suscite beaucoup plus d’engouement. Un NFT ne pouvant avoir qu’un seul propriétaire, les personnes intéressées n’hésitent pas pour acquérir celui qui leur fait tellement envie. Imaginez, vous êtes dans un magasin qui annonce qu’il ne reste plus qu’un exemplaire du manteau que vous désirez tant. Vous allez très certainement vous précipiter pour l’acheter même si cet achat n’est pas mûrement réfléchi.
  • L’art de collectionner : de même que lorsque vous étiez petit vous aimiez échanger les cartes de vos albums Panini, des cartes de joueurs de football ou encore de baseball avec vos amis dans la cour de l’école, les NFTs s’échangent entre personnes qui ont les moyens d’acheter ce genre d’objets. 
  • Le goût du risque : Nous avons vu plus tôt que la valeur des NFTs n’est pas fixe mais qu’elle est dépendante de la fluctuation du marché sur lequel ils se trouvent. Cela confère à ce secteur une dimension “jeu de hasard” à haut risque car vous n’êtes pas sûr à 100% de vendre votre NFT au même niveau de valeur que vous l’aviez acheté. Cependant, si vous faites partie de ces personnes qui aiment investir et qui aiment le risque, alors n’hésitez pas à vous lancer sur le marché des NFTs.

NFT et metaverse

Les NFTs étant des œuvres numériques, nous sommes donc amené à les rencontrer dans le metaverse, cet univers virtuel où les gens peuvent se créer une seconde vie (pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article consacré au metaverse).

Les NFTs existent dans le metaverse et certains éléments qui constituent le metaverse peuvent également être des NFTs, comme par exemple ce gratte-ciel construit dans le monde de Decentraland, juste à côté d’une attraction très populaire dans cet univers, “Spider Punk”.

Metaverse, un nouveau monde s’offre à nous

Consultez l’article

Ce bâtiment n’existe pas vraiment dans notre monde, nous ne pouvons pas le voir ni le toucher dans notre réalité mais il existe bel et bien dans cette autre réalité qu’est le metaverse et surtout, c’est NFT.

Decentraland est un métavers qui appartient à un groupe d’applications blockchain connues sous le nom de DApps (decentralized apps).

Les utilisateurs peuvent acheter des NFTs qui représentent des terrains ou des biens numériques. En achetant un morceau de propriété dans Decentraland, la propriété complète est conférée à l’acheteur et enregistrée sur la blockchain d’Ethereum.

Au fur et à mesure, Decentraland bâti une économie robuste.
Les utilisateurs peuvent acheter et vendre des biens et des services en utilisant le jeton natif MANA.

Et Decentraland possède plusieurs entreprises florissantes. Vous pourrez même y trouver des galeries d’art NFT dans lesquelles votre avatar peut se balader et admirer mais aussi acheter ces NFTs.

Les NFTs et les réseaux sociaux

Avec l’intérêt de plus en plus grandissant pour les NFTs, les réseaux sociaux commencent à réfléchir à la manière dont ils peuvent, eux aussi, en tirer profit.

C’est dans cette optique que Susan Wojcicki, la CEO de la plateforme Youtube, a envoyé aux créateurs une lettre dans laquelle elle mentionne les NFT comme un objectif futur :

“L’expansion de l’écosystème YouTube est toujours notre priorité, surtout pour aider les créateurs à capitaliser grâce aux nouvelles technologies, comme les NFT. […] il [existe] des façons, auparavant inimaginables, de renforcer la connexion entre les créateurs et leurs fans”

Susan Wojcicki, la CEO de la plateforme Youtube

La lettre de Susan Wojcicki n’en dit pas plus sur la forme que prendraient les NFT de YouTube, ni comment et où ils pourraient être vendus. En revanche, on peut facilement imaginer que les créateurs pourraient « mettre en vente » des parties de leurs vidéos. Il se pourrait même que Youtube décide de créer sa propre plateforme de vente.

La société de Mark Zuckerberg aurait, elle aussi, l’intention de créer une place de marché pour les NFTs, permettant ainsi aux utilisateurs de ses réseaux sociaux (Facebook et Instagram entre autres) d’afficher leurs collections sur leur profil. Ils pourraient également permettre aux utilisateurs de créer leurs propres œuvres d’art numériques au sein de leurs applications. Ces projets ne seraient pas à un stade avancé de développement mais la récente direction prise par le groupe (cap sur le metaverse) montre clairement qu’il ne compte pas les laisser à l’état de simples projets. Il semblerait d’ailleurs qu’Instagram serait déjà en phase de test… Affaire à suivre.

En ce qui concerne Twitter, le réseau social à l’oiseau bleu permet d’ores et déjà à ses abonnés premium d’afficher un NFT comme photo de profil. Ces dernières sont d’ailleurs facilement différenciables des photos de profil classiques puisqu’elles s’affichent sous forme d’hexagone et non plus d’un rond. De plus, en cliquant sur ces images hexagonales, vous pouvez avoir accès à plus d’informations sur les œuvres d’art numériques.

Les œuvres numériques vont-elles bientôt prendre le pas sur les œuvres réelles ? Les artistes vont-ils devoir devenir des artistes 3.0 ? Les NFTs peupleront-ils bientôt l’ensemble de nos réseaux sociaux ? 

Rendez-vous dans le futur pour le savoir!